Ode aux journalistes passionnés, partageurs et bidouilleurs Ce que j'ai appris en sept années de journalisme multimédia [6/7]

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Catherine Créhange

Ceci est le sixième post d’une série d’articles visant à partager les principaux enseignements de sept années de journalisme multimédia. Sept ans au service de L’Echo, un « vieux média » dans lequel il fait bon travailler et expérimenter.

Après la question du greffon numérique en rédaction, de la gestion d’équipe, du débat entre polyvalence et spécialisation et de la production multisupport, il est temps d’évoquer la « communauté des journalistes partageurs ».

Très tôt, j’ai partagé mes expérimentations, publié des retours d’expérience, mis à disposition des astuces et les liens utiles pour trouver, par exemple, les applications et les accessoires pour pratiquer du journalisme mobile. Très tôt, on m’a mis en garde: « La concurrence entre médias est féroce, il est nécessaire de protéger tes savoir-faire et donc la pérennité de ton travail ».

Mais jamais, en sept ans, je n’ai regretté d’avoir partagé une découverte ou un savoir-faire. Jamais je n’ai vu fleurir la copie-conforme d’un format fait maison dans un média concurrent. Des variations, bien sûr, mais c’est le principe du web et son intérêt d’ailleurs: pouvoir s’inspirer d’idées venues du monde entier et les adapter selon les spécificités de son audience. Et puis, posséder la liste des ingrédients ne garantit en aucun cas un plat savoureux et bien exécuté à l’arrivée.

Le cercle vertueux du partage

Chaque idée partagée donne lieu à des échanges riches et fertiles, comme ce fut le cas avec ce post: Pour un sursaut numérique de la presse belge.

Merci à la méta-rédactionComment évoquer les bienfaits du partage sans remercier les communautés actives en ligne, les partageurs, les bidouilleurs, les enthousiastes, les ultra-pointus du data-journalisme qui aident les nouveaux venus, les veilleurs compulsifs, les défricheurs, etc. C’est précieux de savoir que l’on peut compter sur eux en cas de blocage, pour des feedbacks ou tout simplement pour discuter de ce qui se passe dans les rédactions.

Je les remercie chaleureusement pour leur énergie, leur temps, leur abnégation et surtout leur foi dans le journalisme. Leur dynamisme fait vivre et évoluer les pratiques et contribue in fine à une information claire et riche. Un dynamisme sain et fertile puisqu’il puise ses racines dans le besoin de raconter des histoires autrement.

Cette méta-rédaction m’a permis d’avancer, de jauger des projets, d’observer les avancées et les idées des uns et des autres. Passionnant et tellement utile.

Attention, passage facultatif! Dédicaces

Citons pêle-mêle: le groupe Google+ des Journalistes qui tâtent des outils modernes, Mediacadémie et sa newsletter mensuelle, OuestMediaLab qui explore les collaborations entre les médias et les acteurs locaux, le Workplace lab.davan.ac,  la page Facebook Make journalism great again, celle de Glen Mulcahy dédiée au Mojo, JournalismTools, Diederick Legrain (Matélé), Arnaud Wéry (L’Avenir), Julien Lebot, Cyrille Frank (Mediaculture),...

Merci à la méta-rédaction

J’en profite aussi pour remercier toutes les personnes qui ont donné de la visibilité à mes publications et mon travail : Davanac, Eric Scherer sur le blog Meta-Média, Françoise Logée dans la Revue européenne des médias, l’AJP dans sa revue Journalistes, Philippe Couve pour Mediacadémie, Catalina Albeanu sur le site journalism.co.uk, sans oublier Nicolas Becquet, rédacteur en chef omnipotent et tyrannique de Mediatype.be.

Des remerciements incomplets sans citer ceux qui m’ont invité à faire ce que je préfère faire: partager et échanger lors de conférences ou avec des étudiants. Nathalie Pignard-Cheynel et Arnaud Mercier (les Bonnie & Clyde du webjournalisme qui dès 2012 m’ont donné carte blanche pour des ateliers mojo hybrides et inédits), Jean-Marie Charon, Estelle Prusker (Audienca), Camille Laville (Ihecs) et toute l’équipe de l’UCL/EJL pour m’avoir proposé un poste de professeur invité depuis 2 ans. Merci !

EN BREF

  • A l’heure où d’un simple clic-droit le code source est disponible, où les médias se cherchent éditorialement et où de nombreux journalistes ont encore foi dans leur métier, il serait absurde de ne pas partager expériences, veille et outils.
  • L’essentiel, c’est l’idée de départ. Ce qui fait la différence, c’est la capacité de mise en œuvre et l’énergie disponible. Puiser cette énergie hors de sa rédaction est aujourd’hui une possibilité qu’il serait absurde de ne pas embrasser. Continuons à partager.

Poursuivre la série

  1. Ce que j’ai appris en sept ans de journalisme multimédia
  2. Le mystère du greffon numérique en rédaction
  3. Medias et rédactions, vers une organisation en réorganisation permanente
  4. De la nécessaire polyvalence à l’indispensable spécialisation des journalistes
  5. Le multimédia par petites touches, méthodes et stratégies
  6. Ode aux journalistes passionnés, partageurs et bidouilleurs
  7. Le graal de l’éditorial et le risque de la marque blanche

LE BONUS

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